Mont-Saint-Hilaire : pourquoi la zone A-16 ne peut avoir de statut particulier
La préservation de la zone A-16 anime les passions depuis de nombreuses années à Mont-Saint-Hilaire. Nous sommes tous profondément attachés aux boisés, aux milieux humides, aux vues distinctives et au panorama offert par le chemin de la Montagne. Les citoyens élus que nous sommes ne font pas exception à la règle. Nous sommes des passionnés d’environnement qui souhaitons favoriser une transition écologique harmonieuse. Aussi noble soit-elle, cette vision ne peut cependant faire fi des obligations des élus de protéger les intérêts des Hilairemontais. Les objectifs de densification exigés par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et les jugements rendus contre la Ville à ce sujet ne font que nous rappeler l’équilibre délicat dans lequel nous devons agir pour assurer l’aménagement sensé du territoire de la Ville.
Ce n’est donc pas par absence de volonté, mais plutôt par réalisme que nous n’envisageons pas demander de statut particulier pour la zone A-16. Les critères énoncés au schéma d’aménagement, le jugement rendu par la Cour supérieure et les délais imposés par la Cour d’appel ne laissent pas place à cette issue.
Malgré ces contraintes, nous travaillons activement à l’élaboration de moyens alternatifs aux mesures d’exception prévues au schéma afin de préserver le caractère rural et identitaire du chemin de la Montagne. Nous réalisons actuellement des expertises visant à identifier les éléments distinctifs à protéger et à mettre en valeur dans la planification du développement de la zone A-16.
Également, nous n’écartons pas la possibilité d’acquérir certains secteurs de cette zone dans le but d’empêcher tout usage susceptible d’affecter l’état naturel des lieux. Bien que les boisés qui s’y trouvent ne soient pas inscrits dans les études de boisés d’intérêt métropolitain, nous avons entamé des démarches auprès de la CMM afin d’obtenir leur soutien dans cette acquisition. Les échanges à ce sujet, bien que préliminaires, s’avèrent encourageants.
Depuis le début des années 2000, Mont-Saint-Hilaire, avec l’aide du Centre de la Nature, a déjà protégé tout près de 100 hectares dans le périmètre de la montagne. Nous souhaitons poursuivre ces démarches de conservation volontaire. Ainsi, toutes les initiatives sont encouragées, dont la campagne de sociofinancement qui devrait être lancée incessamment et qui permettra de confirmer l’intérêt de la communauté en ce sens.
La pétition qui circule sera considérée par le conseil dès qu’elle sera déposée officiellement. Nous verrons à tenir la communauté informée des démarches, tout en fournissant l’occasion de s’exprimer à ceux et celles qui le souhaitent. Finalement, une consultation publique aura lieu lors du dépôt des règlements, conformément à la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme.
Marc-André Guertin, maire de Mont-Saint-Hilaire